Lutte contre le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP)

Lutte contre le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP)

La pathologie

L’influenza aviaire hautement pathogène est une infection virale très contagieuse qui touche les oiseaux sauvages et domestiques. Elle se caractérise par une propagation fulgurante et une mortalité très élevée (jusqu’à 100% en 48h-72h). En un mot elle entraine des pertes économiques considérables pour les éleveurs. Plusieurs soustypes de virus responsables d’influenza aviaire existent. Ils sont numérotés de H1à H16 et de N1 à N9 avec toutes les combinaisons possibles. Ceux responsables de l’IAHP sont du sous-type H5 ou H7.
La plupart des influenzas aviaires sont spécifiques à l’hôte. Cependant, de par leur capacité à muter et à réaliser des réassortiments génétiques, il arrive que les virus franchissent la barrière inter-espèce et se transmettre à l’homme. C’est pourquoi les IAHP font l’objet d’une surveillance accrue par les autorités sanitaires et qu’elles font partie des maladies à notification obligatoire listée par l’OIE. Toutefois, il est à noter que le risque zoonotique se fait par contacts étroits avec les animaux et qu’à ce jour, il n’a été rapporté aucune contamination par voie alimentaire.

Les conséquences de l’influenza aviaire

L’IAHP se caractérise par une infection généralisée sévère affectant plusieurs organes. Premièrement elle se manifeste tout ou partie par les signes cliniques suivants :

  • Prostration et apathie extrême
  • Chute soudaine de la production d’œufs et ponte de nombreux œufs à coquille molle ou sans coquille
  • Caroncules et crêtes enflées et congestionnées
  • Gonflement de la peau sous les yeux
  • Toux, éternuement et signes nerveux
  • Diarrhée
  • Hémorragie au niveau des jarrets

La période d’incubation varie de 24 heures à 4 jours pour la souche hautement pathogène.

En cas de détection de la maladie dans un élevage :

  • En tout premier lieu, les animaux sont abattus, les carcasses et les œufs sont détruits.
  • Ensuite, un nettoyage, une désinfection et un vide sanitaire de 21 jours sont effectués.
  • Pour terminer, une zone de protection (3 km autour des foyers) et de surveillance (10 km autour des foyers) avec un contrôle strict des déplacements de volailles et de véhicules à risque sont mis en place.

La stratégie de lutte contre le virus de l’influenza aviaire

L’animal contaminé excrète le virus via les déjections et les sécrétions respiratoires. Il est résistant au milieu extérieur, même à basse température. Ainsi la contamination se fait, soit par contact direct entre l’animal sain et l’animal porteur, soit par contact indirect par une mise en suspension de particule contaminée (toux), une ingestion d’aliment ou d’eau souillée, ou encore par des vecteurs passifs tel que le matériel contaminé (véhicules, personnels…).
Il est indispensable de mener un nettoyage et une désinfection rigoureux des bâtiments, du matériel et des véhicules avec des produits efficaces contre l’IAHP.

Exemples d’introduction des virus de l’influenza aviaire dans une ferme avicole

Schéma des voies de contamination de la grippe aviaire

Les pratiques de biosécurité à mettre en place

La ségrégation

  • Premièrement, définir et séparer les unités de production (UP) (tout ou partie de l’exploitation complétement indépendante des autres UP du même établissement). Une UP fonctionne en bande unique (même espèce au même stade physiologique), un vide sanitaire est réalisé entre chaque bande.
  • Mettre en place un SAS sanitaire.
  • Protéger les accès contre les animaux de toute sorte (avifaune, rongeurs, animaux domestiques…). Les points d’eau et d’alimentation doivent être protégés dans les bâtiments et ne pas se trouver sur le parcours extérieur.
  • Limiter les visites aux seules personnes indispensables et faire respecter les règles de biosécurité (tenue et bottes propres, lavage des mains, signature du registre d’élevage).
  • Enfin, établir un plan de circulation des véhicules, (seuls les véhicules indispensables peuvent entrer en zone professionnelle). Les décontaminer à leur entrée et leur sortie de la zone

Le nettoyage et la désinfection

Objectifs :

Réduire les risques de contamination au sein de l’élevage ainsi que limiter la diffusion des contaminants vers les alentours

Comment procéder ?

L’utilisation successive d’un détergent puis d’un désinfectant permet d’optimiser les résultats.

A l’extérieur des bâtiments

  • Nettoyage et désinfection de tout matériel et véhicules à chaque entrée et sortie d’une UP.
  • Asperger les roues (ensemble de la circonférence), garde-boues et dessous de camions (les haillons et si utilisés, les chariots de déchargement) à chaque entrée et sortie d’élevage avec un désinfectant efficace contre le virus de la PPA ainsi qu’à basse température (TH5®).
  • Imposer aux chauffeurs des camions allant dans les élevages le port de tenue jetable. Elle devra être changée à chaque élevage et laissée sur place (cotte, surbottes).
  • Imposer un nettoyage avec détergent. En effet, le détergent (DETERSTORM® NF) optimise l’action du désinfectant et élimine la matière organique qui pourrait réduire son efficacité. Une bonne tenue de mousse permettra de visualiser les zones nettoyées. Elle optimise aussi le temps de contact entre le produit et la matière organique.

Utiliser un désinfectant prouvé actif contre le virus responsable de l’influenza aviaire. Il faudra également s’assurer d’utiliser la bonne dose de désinfectant et d’utiliser un désinfectant efficace à basse température (TH5®).

A l’intérieur des bâtiments

En vide sanitaire :

  • Allonger au maximum la durée du vide sanitaire. Un minimum de 21 jours et une recommandation de 28j entre 2 bandes (en volaille, en gavage, et en PAG fonctionnant en bande unique)
  • Imposer un nettoyage avec détergent. Le détergent (DETERSTORM® NF) optimise l’action du désinfectant et élimine la matière organique qui pourrait réduire son efficacité. Une bonne tenue de mousse permettra de visualiser les zones nettoyées et d’optimiser le temps de contact entre le produit et la matière organique.
  • Utiliser un désinfectant prouvé actif contre le virus responsable de l’influenza aviaire. Il faudra s’assurer d’utiliser la bonne dose de désinfectant et que celui-ci soit efficace à basse température (TH5® est efficace sur H5N1 et efficace et stable à basse température).
  • Suivre cette désinfection d’un séchage complet du bâtiment et des abords bétonnés. Cela inclue les cages, le sol, les murs et le plafond après chaque sortie de lot (aussi bien en PAG qu’en gavage et en volaille)