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En élevage de bovins viande traditionnel, la Biosécurité est souvent difficile à mettre en place, en raison du système d’élevage. En revanche, c’est une pratique indispensable en élevage de veaux de boucherie afin de limiter les contaminations croisées.
Assurer la sécurité sanitaire des animaux, c’est d’abord bien aménager et concevoir les aires de vie des animaux, garantir leur confort, mais aussi la propreté et l’ambiance des bâtiments (température, qualité de l’air, hygrométrie, lumière).
L’agencement du bâtiment et des abords immédiats doit être pris en compte dans la prévention des risques de contamination. Les abords du bâtiment doivent être propres et entretenus (absence de déchets entreposés le long des murs) afin d’éviter la présence de nuisibles (rongeurs, oiseaux, insectes).
L’élevage viande traditionnel s’organise en deux zones distinctes :
Le bâtiment doit être entretenu quotidiennement en cas d’hébergement des bovins (raclage, paillage). Il doit être nettoyé et désinfecté au moins une fois par an.
En élevage de veaux de boucherie, le bâtiment doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Les conditions de ventilation et de température doivent être bien respectées afin d’éviter la prolifération de germes préjudiciables aux performances des jeunes animaux.
L’organisation des flux est un moyen simple de diminuer la pression sanitaire sur son élevage. Il convient de ne pas croiser les circuits « sales » (personnels extérieurs, effluents, etc.) avec les circuits « propres » (animaux, éleveurs, etc.).
L’organisation de l’élevage de veaux de boucherie respecte un plan en 3 zones : publique, professionnelle, d’élevage.
Idéalement, chaque zone d’élevage comprend son propre sas sanitaire. Celui-ci doit être équipé d’un lavabo à eau chaude, de savon liquide, d’essuie-mains en papier et de poubelles.
L’eau destinée à l’abreuvement des bovins viande n’est soumise à aucune réglementation fixant des normes qualitatives, contrairement à l’eau destinée à la consommation humaine qui doit répondre à des critères de potabilité. La réglementation impose uniquement qu’elle soit de qualité « adéquate », et pour répondre à cette exigence, un certain nombre de critères sont définis.
Bien qu’il n’y ait pas de norme établie, il est recommandé de rechercher, dans 100 ml d’eau, l’absence de germes (Coli totaux, E. coli, streptocoques, etc.).
La contamination peut se faire dès le captage de l’eau, mais aussi dans les canalisations d’élevage, en particulier en raison du biofilm résiduel. Pour connaitre la qualité bactériologique de l’eau, il convient de réaliser une analyse (idéalement au sas et en fin de ligne). En cas de qualité bactériologique insuffisante, il est recommandé de mettre en place des mesures correctives : vérification de l’étanchéité du captage et mise en place d’une désinfection de l’eau (dioxyde de chlore, peroxyde d’hydrogène ou chlore).
Il est essentiel de connaitre la qualité physico-chimique de l’eau d’abreuvement car, dans certaines conditions, elle peut entrainer :
Il convient de réaliser au moins une fois tous les 2 ans une analyse physico-chimique de l’eau.
La purge sous pression est essentielle pendant les opérations de nettoyage pour obtenir un effet de chasse mécanique suffisant afin d’entraîner les impuretés décollées des parois des canalisations par les produits de nettoyage.
Le protocole classique de nettoyage de l’intérieur des conduites pour éliminer au maximum le biofilm est le suivant :
En élevage de bovins viande, le programme de nettoyage & désinfection concerne le bâti uniquement, c’est-à-dire la stabulation et la zone de vêlage (si présentes), ainsi que l’infirmerie. Le système d’élevage ne permet pas la mise en place de ce programme de façon régulière, toutefois, en cas de situation sanitaire, c’est une pratique qui s’avère efficace et d’intérêt.
En veaux de boucherie, le programme de Nettoyage & Désinfection s’applique entre chaque lot d’animaux. Il est fortement recommandé d’avoir un système permettant le fonctionnement « tout plein / tout vide ».
Cette opération permet de rendre aux surfaces un aspect visuellement propre. Il convient d’utiliser un détergent moussant pour permettre un meilleur décapage.
Les matières organiques (paille, déjections) inhibent l’action des désinfectants. La réussite de la désinfection est donc conditionnée par la rigueur apportée au moment du nettoyage.
Un bon lavage préalable avec un produit adéquat assure déjà 70 à 80% de la décontamination par effet « chasse d’eau ».
Il s’agit de la première opération de désinfection après le lavage du bâtiment. Celle-ci se fait généralement par pulvérisation sur les surfaces préalablement nettoyées.
Les facteurs de risques d’une mauvaise désinfection par pulvérisation existent :
Le matériel utilisé pour la décontamination
L’utilisation d’un canon à mousse facilite l’application du désinfectant, à condition d’employer un produit moussant. Appliqué sous forme de mousse, le désinfectant est plus efficace. En effet, la mousse permet au produit de mieux adhérer à la surface, ce qui par conséquent augmente le temps de contact et donc l’efficacité de la décontamination. Le produit utilisé doit être conforme à la règlementation en vigueur (obligatoirement de catégorie TP3).
Pour la sécurité des opérateurs, des mesures de protection sont indispensables pendant les opérations de nettoyage & désinfection.